1. Background
Depuis 2015, le contexte sécuritaire et humanitaire s’est fortement dégradé au Burkina Faso surtout dans les régions du Sahel, de l’Est, de la Boucle du Mouhoun, du Centre nord, du Nord et du Centre-Est, suite à des multiples attaques terroristes avec une forte recrudescence depuis 2018, affectant plusieurs secteurs de la vie sociale dont celui de la santé publique. L’insécurité grandissante s’est traduite par un accroissement rapide des déplacements forcés de populations, aussi bien dans leurs propres régions que vers d’autres, plus sûres, du pays. A la date du 30 avril 2022, selon le Conseil National de Secours d'Urgence et de Réhabilitation (CONASUR), le nombre des personnes déplacées internes s’élève à 1 902 150 individus soit une augmentation de 20,3 % comparativement aux données du 31 décembre 2021 (1 579 976 individus), ce qui représente 9% de la population totale du pays. Les personnes déplacées sont réparties dans les 13 régions du pays avec une forte concentration dans les régions du Centre-Nord (35%), Sahel (30%), Nord (12%), Est (9%), Boucle du Mouhoun (4%), Centre-Est (2%). Les perspectives de retour immédiat vers les sites d’origine sont très faibles pour les déplacés, d’où une amplification de leurs besoins et de ceux des communautés d’accueil déjà fragilisées par la crise alimentaire et nutritionnelle. Cet afflux important des déplacés a entrainé une forte demande en services sociaux de base notamment en soins et services de santé avec son corollaire de blessés, des maladies et risques sanitaires accrus avec d’importantes populations déplacées installées dans des camps ou en communauté. Les structures de soins ainsi que les plateaux techniques sont insuffisants ou inadaptés pour répondre à une demande croissante en offre de soins et services de santé.
Dans ces régions, le Système de santé est fortement affecté par la situation sécuritaire avec des formations sanitaires fermées et d’autres formations sanitaires fonctionnent à minima, privant l’accès aux soins aux populations. Au 20 juin 2022, 522 formations des huit régions ont été affectées dont 35% ont complètement fermées privant des soins de santé à plus de 2,2 millions de personnes et 65% autres formations sanitaires ont réduit les services à minima. La fermeture des formations sanitaires a un impact dévastateur sur la survie de la population avec une augmentation de la morbidité et la mortalité au sein des populations déplacées internes et les communautés hôtes. A cette situation de crise s’ajoute le nombre d’épidémies qui ont touché le Burkina (la rougeole, la poliomyélite, la COVID-19 et l’hépatite E) entrainant des conséquences socio-économiques graves en plus des conséquences sanitaires. De manière générale, les capacités de préparation et de réponse du pays aux flambées des maladies à potentiel épidémique sont faibles. Au 30 juin 2022, 21 128 cas de COVID-19 ont été confirmés avec 387 décès soit 1,8% de létalité, 20 712 patients guéris depuis la survenue de la pandémie le 9 mars 2020. Les effets de la pandémie ont aussi contribué à exacerber les vulnérabilités préexistantes et la gravité des besoins humanitaires.
L’OMS est fortement engagée dans la réponse à la crise aux côtés du Gouvernement à travers la coordination des partenaires du secteur santé le renforcement des services et du système de santé essentiels pour les populations touchées par la crise et de réagir rapidement aux urgences sanitaires aiguës, en appuyant les capacités nationales.
En tant que lead du cluster santé, l’OMS a comblé certains gaps et besoins critiques identifiés selon un cadre bien défini de travail dans le mécanisme de coordination humanitaire. L’OMS a aussi contribué au renforcement de la coordination des interventions sanitaires du Centre des opérations de réponse aux urgences sanitaires (CORUS).
2. Déliverables
Sous la supervision générale du Représentant de l’OMS au Burkina Faso et la supervision directe de l’Administrateur technique chargé du Programme de Gestion des Situation d’urgence (EPR) au Bureau Pays de l’OMS, le candidat sera chargé d’assurer les principales tâches suivantes :
1. Soutenir la collecte, les analyses, la production et la diffusion de données/informations en temps opportun et de haute qualité. Cela comprend des informations spécifiques à la réponse (quoi, où, qui, combien, quand, état actuel), des rapports de situation (SitReps).
2. Effectuer des évaluations rapides des besoins, l'analyse de la situation de santé publique et les contributions de la santé aux aperçus des besoins humanitaires (HNO) et aux plans de réponse stratégique/opérationnels et aux plans d'opérations conjointes (4W), auprès du bureau de l'OMS et des principaux partenaires opérationnels, afin de générer un aperçu consolidé des besoins et des exigences.
3. Contribuer à la rédaction de tous les documents de planification pertinents, y compris les propositions de projet, les appels, les rapports, les tableaux de bord, etc.
4. Soutenir l'élaboration des plans opérationnels de gestion des incidents de l'OMS et des budgets associés décrivant les activités d'intervention et les ressources nécessaires (personnel, équipement).
5. Coordonner la collecte et l'analyse des données pour suivre les progrès par rapport aux plans en fonction des indicateurs de performance clés établis. Faire régulièrement les rapports sur les activités de réponse de l’OMS.
6. Agréger et maintenir les informations de l'OMS et des partenaires, y compris les listes de contacts, le suivi des performances, les données sur les indicateurs de santé, les données sur la situation sanitaire, les données sur la réponse sanitaire.
7. Soutenir le cluster santé IMO dans (ou entreprendre, si aucun HC IMO n'est présent) des initiatives inter-agences, en particulier avec OCHA, liées à la gestion de l'information, cherchant à améliorer le partage d'informations entre les institutions, à renforcer l'accès aux informations d'autres organisations et clusters, et de contribuer aux tableaux de bord et rapports intersectoriels.
8. Fournir des conseils techniques et une formation continue aux membres de l'équipe et aux partenaires impliqués dans le processus de planification et de gestion des données/informations ; sur la collecte et l'analyse des données, l'assurance qualité, le suivi des performances, la diffusion et la gestion de l'information.
9. Participer activement aux activités de communication internes et externes et soutenir les efforts de mobilisation des ressources en fournissant des analyses globales des besoins et des contributions techniques à l'élaboration de propositions de projets et en identifiant les besoins budgétaires.
10. Surveiller la mise en œuvre des projets et des subventions de l'OMS, en veillant à ce que la mise en œuvre, les dépenses et les rapports soient conformes aux plans et projets. Analyser les risques d'implantation et les porter à l'attention des agents responsables. Travailler avec les équipes de l'OMS concernées et les principaux partenaires opérationnels sur la préparation d'un plan de démobilisation de transition et de réponse.
11. Fournir des conseils sur la gestion des projets, promouvoir les meilleures pratiques en matière de développement de structures de répartition du travail, de plans de projets, d'échéanciers, etc.
12. Effectuer toute autre tâche connexe spécifique à l'incident, à la demande du superviseur fonctionnel.
3. Education, Expérience, Compétences et Langues
Education
Essentielle
⦁ Doctorat en Médecine obtenu dans une Université reconnue
Souhaitable
⦁ Spécialisation en Santé publique, Epidémiologie, Statistique, Gestion de projets ou en Santé humanitaire.
⦁ Formation en matière de préparation et d'intervention en cas d'urgences/catastrophes.
Expérience
Essentielle
⦁ Avoir une expérience d’au moins deux ans dans la gestion des interventions sanitaires d’urgence ou dans la prise en charge des populations affectées par les crises humanitaires ;
⦁ Expérience avérée de la coordination des interventions sanitaires d’urgence dans le cadre de l’approche de responsabilité sectorielle de la réforme humanitaire ;
⦁ Avoir une excellente connaissance du système de santé du Burkina Faso.
Souhaitable
⦁ Une expérience de travail dans les organisations humanitaires (Nations Unies, ONGs internationales, Croix-Rouge, …) serait un atout.
⦁ Expérience pratique dans la planification, les évaluations rapides, la surveillance épidémiologique dans les situations d'urgence ou de catastrophe et de crise sanitaire ou expérience de travail dans le domaine humanitaire sur le terrain, niveau national, régional ou des districts du pays.
Compétences
Compétences essentielles
1. Produire des résultats de qualité
2. Communiquer de manière crédible et efficace
3. Respecter et promouvoir les différences individuelles et culturelles
4. Avancer dans un environnement en plein évolution
Compétences/connaissance fonctionnelles
⦁ Expérience avérée à travailler au sein des équipes multidisciplinaires et multiculturelles ;
⦁ Capacité de négocier entre plusieurs équipes et organismes à des fins communes ;
⦁ Excellentes compétences interpersonnelles et capacité démontrée à s'adapter à l'évolution des exigences ;
⦁ Être capable de travailler sous stress dans des situations d’urgence.
Langues et niveaux requis
Essentielle : Excellente connaissance du Français
Souhaitable : connaissance pratique de l’Anglais
Autres qualifications
Excellente connaissance de l’outil informatique : (Word, Excel), PowerPoint, internet… et de logiciels de données
Informations additionnelles
⦁ Fonction ouverte aux candidats (es) de nationalité burkinabè.
⦁ Les candidatures féminines et ou des personnes vivant avec un handicap ou en situation de vulnérabilité sont fortement encouragées
⦁ Être disponible immédiatement
4. Technical Supervision
Le candidat travaillera sous la supervision générale du Représentant de l’OMS au Burkina Faso et sous la supervision directe de l’Administrateur technique chargé du Programme de Gestion des Situation d’urgence (EPR) au Bureau Pays de l’OMS.
5. Lieu d'affectation
Le candidat sera basé au bureau Pays de l’OMS à Ouagadougou.
6. Voyage
N/A
7. Honoraire et budget (coût de voyage exclu)
Salaire mensuel : 1 637 417 Devise : XOF Grade : équivalent NO-B
L'OMS applique une tolérance zéro à l'égard de toutes formes d’exploitation et d’abus sexuels, du harcèlement sexuel et tous types de conduite abusive (discrimination, abus d'autorité et harcèlement)
L’OMS s'engage en faveur de la diversité.
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