Depuis l’insurrection de 2014 et la mise en place du gouvernement de transition, le Burkina Faso est revenu à l’ordre constitutionnel avec l’organisation d’élections en 2015 où un président civil a été élu, et les efforts pour poursuivre la consolidation du processus de démocratisation avec la conduite des élections présidentielles et élections législatives de novembre 2020. Cependant, depuis 2015, les tensions intra et intercommunautaires et une présence croissante de groupes extrémistes armés et d’autres acteurs non étatiques et les attaques de plus en plus nombreuses ont posé de graves problèmes de sécurité. Par conséquent, le pays est confronté à des défis de développement majeurs et à la fragilité de l’État, parallèlement à une crise multidimensionnelle actuellement exacerbée par la pandémie COVID-19. En outre, la spirale vicieuse de la violence a déclenché une crise humanitaire sans précédent, marquée par ce qui est considéré comme le nombre de personnes déplacées à l’intérieur du pays qui croît le plus rapidement au monde (1 121 960 personnes déplacées). Ces personnes déplacées qui vivent dans des camps et des communautés d’accueil sont principalement situées au Sahel (32%) et dans les régions Centre-Nord (40%).
En mars 2019 et en réponse à cette situation, le gouvernement a adopté le programme d’urgence Sahel (PUS, 2019-2021), en faveur des régions affectées par l’insécurité qui a été élargi (PUS+) pour intégrer les régions du Nord, du Centre-Nord, de l’Est, du Centre Est et de la Boucle du Mouhoun. La stratégie entend prendre en charge les défis sécuritaires, la gestion des urgences sociales, le renforcement de la présence de l’État et la construction des bases de la résilience. C’est également dans ce contexte d’urgences humanitaires que l’approche des Clusters a été activée en décembre 2019 et un processus d’Évaluation de la Prévention et de la Consolidation de la Paix est en cours depuis juillet 2019, à la demande du Gouvernement avec la participation des NU, UE, BAD et BM.C’est dans le cadre de ce processus qu’une Matrice d’Actions Prioritaires (MAP) a été produit.
Les régions du Burkina Faso les plus affectées par la crise sécuritaire et humanitaire font partie du Grand Sahel, englobant la région du Liptako-Gourma. La fragilité de ces régions tire son origine dans un terreau de vulnérabilités sociales et économiques. Ces vulnérabilités accentuent la probabilité qu’une multiplicité de risques (sécuritaires, climatiques, épidémiques, de crises alimentaires etc.) se matérialisent. Parallèlement, celles-ci sont amplifiées par la survenance des risques et en aggravent l’impact. Vulnérabilités et chocs connexes s’alimentent donc dans un cercle vicieux, sans qu’il soit possible d’en distinguer précisément les causes des effets.
Outre les défis liés à l’éducation, la criminalité, la santé et risques épidémiques, la démographie, la pauvreté, la crise humanitaire et les déplacées internes, viennent s’y ajouter des contraintes liées à l’accès humanitaire et d’autres défis auxquels l’Etat et les populations n’ont pas de prise. On peut citer brièvement : de faibles capacités d’ordre institutionnel, de faibles capacités de résilience communautaires, des moyens de subsistance dans ces régions limités et peu diversifiés et très majoritairement concentrés sur l’agriculture et l’élevage, des conflits communautaires. La faible présence de l’Etat, ayant conduit à l’affaiblissement progressif de l’autorité de l’Etat, a cependant renforcé la présence et le développement des groupes d’auto-défense et l’emprise de différents groupes armés non étatiques sur l’ensemble de la zone frontalière dans les trois pays (Burkina Faso, Mali, Niger) du triangle du Liptako Gourma. A ces défis actuels, s’ajoute la récurrence des aléas naturels et climatiques, car, du fait de sa situation géographique, une partie du pays est dans l’ensemble historiquement enclin à des sècheresses récurrentes, notamment la région du Sahel. L’extrême variabilité saisonnière et décennale des précipitations qui alterne sècheresses et inondations éprouvent continuellement les capacités de résilience des populations.
En réponse à la situation dans les États confrontés à ces violences, le Gouvernement du Burkina Faso a mis en place le « Programme d’urgence pour le Sahel au Burkina Faso » (PUS-BF) en 2017 et l’a étendu en juin 2019 pour couvrir désormais les cinq régions les plus touchées (Nord, Boucle du Mouhoun, Est, Centre-Est et Centre-Nord) dans les domaines d’intervention prioritaires suivants: i) Optimisation de la gestion des urgences humanitaires et sociales; ii) Renforcement de la présence de l’État; iii) Renforcement de la résilience des populations (protection des droits de l’homme, promotion de la cohésion sociale, prévention de l’extrémisme violent et de la radicalisation); et iv) Création des conditions pour le retour des personnes déplacées.
Le/la Chef(fe) d’équipe Résilience doit avoir une vision claire et globale des défis complexes auxquels fait face le Burkina Faso. Sa vision du développement devrait intégrer de manière pragmatique l’orientation fondamentale du PNUD dans les domaines d’intervention globaux du développement inclusif et durable, de la résilience, de la consolidation de la paix, de relèvement communautaire, de prévention des crises et de changement climatique.
Sous la supervision générale du Représentant Résident et la supervision directe de la Représentante Adjointe, le/la Team Leader Résilience agira en tant que conseiller(ère) dans les domaines de la résilience et du développement inclusif et durable au PNUD Burkina Faso. Il/elle assurera le leadership de l’équipe et la direction et la gestion générales d’une partie du portefeuille des piliers 2 et 3 du Programme Pays.
Avec des connaissances techniques faisant autorité en matière de résilience, de croissance inclusive et développement durable, de réduction des risques de catastrophe et de relèvement, le/la Chef d’équipe du Programme Résilience est chargé(e) de fournir des conseils d’expert au Management du PNUD BFA, au Gouvernement, ainsi qu’aux membres des Programmes « Gouvernance » et « Environnement et Energie » dans les domaines relatifs aux grands objectifs suivants :
- Soutenir des processus de transformation visant à renforcer la capacité des jeunes, des femmes et des hommes ; des communautés ; des institutions nationales à anticiper, prévenir, se remettre et se transformer à la suite des crises, chocs, des tensions et des changements.
- Faire émerger des start-ups, des très petites, des petites et moyennes entreprises résilientes, citoyennes et inclusives intégrant et promouvant l’innovation sociale, inclusive, numérique, verte et génératrices d’opportunités d’emplois décents et durables dans les chaînes de valeurs tant agricoles que non agricoles, avec un accent sur les jeunes et les femmes.
Le/la Chef d'équipe du Programme Résilience servira de point focal pour la formulation, l'établissement de partenariats et la mobilisation des ressources, l'élaboration, la mise en œuvre et la gestion du programme de pays du PNUD dans les domaines de la résilience et du développement inclusif et durable. Ces domaines de pratique couvrent des activités liées aux Effets 2 et 3 de l’UNDAF à savoir : (i) L’Effet 2 : « D'ici fin 2020, les populations, en particulier les jeunes et les femmes des zones d'intervention (urbaines/rurales), augmentent leurs revenus, adoptent des modes de production et de consommation durables et améliorent leur sécurité alimentaire » et (ii) L’Effet 3 : « D'ici 2020, les populations, en particulier les groupes vulnérables, dans les zones cibles sont plus résilientes aux chocs climatiques et environnementaux ».